Qu’est-ce qu’un burn out ?
Si derrière ce terme, il existe une diversité de situations vécues par des travailleurs, il est important de savoir de quoi il s’agit réellement afin d’être en capacité d’agir au meilleur moment.
« To burn out » est un verbe anglais qui signifie se consumer ou encore brûler de l’intérieur. Par extension, cela signifie dépenser son énergie jusqu’à l’épuisement.
Le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion traduit le burn out (également écrit burnout) par un “épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel”.
Le burn out apparaît alors quand le travailleur ressent un écart trop important entre ses attentes, la représentation qu’il se fait de son métier et la réalité de son travail.
Les causes d’un burn out
Aujourd’hui, 41% des salariés français se déclarent être en souffrance psychologique due au stress. Les facteurs de stress potentiels n’ont fait qu’augmenter depuis la pandémie, suscitant une vague du syndrome d’épuisement professionnel généralisé.
La charge de travail : cause principale d’un burn out
C’est un fait, le surmenage est l’une des causes principales de burn out et devient la source de nombreuses souffrances physiques : les symptômes les plus courants se caractérisent par une prise ou une perte importante de poids, des douleurs corporelles, un épuisement chronique et un trouble du sommeil, des niveaux élevés de cortisol (connue comme étant l’hormone du stress) et bien plus encore.
Pourtant, le fait d’exprimer que l’on souhaite travailler moins est souvent mal transposé dans le monde professionnel et peut être puni, de manière formelle ou informelle. Les employeurs doivent ainsi permettre à leurs salariés de disposer du recul nécessaire afin d’être en capacité de prioriser leurs objectifs et d’attribuer leurs forces de travail à leurs tâches essentielles. Il faut ainsi permettre aux salariés de se dégager de certaines obligations pour éviter d’être trop impacté par la réunionite ou les tâches de reporting trop chronophages par exemple.
Le manque d’autonomie au travail
L’autonomie au travail revient constamment dans les listes des soft skills à développer en entreprise, qui elles, ont bien compris l’enjeu de ce véritable levier d’efficacité et de compétitivité.
Plusieurs études de l’Institut Gallup ou de la DARES montrent cependant que l’autonomie au travail est importante pour le bien-être professionnel. Être surveillé en permanence est particulièrement désengageant pour les salariés et peut mener au burn out car cela met en lumière un réel manque de confiance en eux de la part de leur employeur.
Pourtant, de nombreux professionnels persistent à surveiller rigoureusement leurs employés et de les soumettre à des formalités de contrôle strictes dans le but d’annihiler tout risque d’erreur.
Mais une organisation a beaucoup plus d’intérêts à faire de ses managers des entraîneurs plutôt que des détracteurs, ce qui implique notamment l’embauche des individus qualifiés ou leur formation à cette fonction. De ce fait, en étant davantage épaulé plutôt que d’être surveillé, le salarié pourra développer sa créativité et s’épanouir.
Il est donc essentiel de préserver l’autonomie des salariés en les invitant à poser des questions, à exprimer leurs besoins en les laissant définir leurs propres emplois du temps et objectifs et en les stimulant à trouver un sens à leur travail.
L’absence de reconnaissance de ses collaborateurs
Rémunérer quelqu’un en proportion de ce qu’il vaut est un signe fort de la reconnaissance de la qualité de son travail. Pourtant, ce n’est pas suffisant, il faut aussi montrer que les efforts déployés comptent tout autant.
Dans ce sens, s’il est nécessaire d’exprimer son appréciation pour un travail bien fait, il est également important d’éviter de dresser les salariés les uns contre les autres ou de ne reconnaître que certains salariés, ce qui pourrait provoquer jalousie et colère. En effet, la reconnaissance individuelle est essentielle pour éviter le syndrome de l’épuisement professionnel de ses collaborateurs.
Beaucoup d’entre eux ont besoin d’avoir des retours constructifs sur leurs missions, afin de sentir que leur travail a du sens, qu’ils sont utiles et valorisés au sein de leur environnement professionnel. Selon l’analyse de Gallup, les employés qui bénéficient d’un patron disponible et à l’écoute ont 62% moins de chance de faire un burn out.
L’absence de relations entre collègues
Le sentiment d’appartenance à un groupe est l’un des éléments nécessaires à la santé mentale et au bien-être de chaque individu, comme l’illustre la théorie de Maslow.
Cette loi s’applique également dans la sphère du travail. Lorsque les individus se sentent membres d’une communauté, ils sont plus susceptibles de s’épanouir. De ce fait, les employés qui ont des relations amicales au travail présentent une meilleure capacité de gestion saine du stress, même s’ils sont soumis aux mêmes exigences.
Évidemment, l’inverse est également vrai : de mauvaises relations au travail peuvent conduire au syndrome de l’épuisement professionnel et au burn out. Il convient alors que les employeurs prêtent davantage attention aux besoins sociaux et créent des espaces de travail où les salariés peuvent discuter avec des collègues sur des sujets également non liés au travail.
Le manque d’équité entre les salariés
La fracture relationnelle entre les équipes peut entraîner un sentiment de manque d’équité, qui peut prendre diverses formes : les préjugés, le favoritisme, la rémunération, une politique d’entreprise inéquitable… Lorsque les salariés ont le sentiment d’être traités injustement, ils sont davantage susceptibles de s’épuiser et par conséquent de tomber malade.
Il convient là aussi de mettre en place des questionnaires et enquêtes internes afin de répondre systématiquement à chaque plainte afin d’agir rapidement pour ne pas que la situation ne se détériore et que les salariés en pâtissent moralement.
Les signes précurseurs de l’apparition d’un burn out
Bien souvent diagnostiqué trop tard, il est important de savoir déceler des signes de burn out chez soi ou chez les autres afin de le prévenir et d’agir le plus tôt possible. Sur le plan médical, le burn out se caractérise par trois phases : l’alarme, la résistance et l’épuisement. Il s’agit de phases pendant lesquelles le corps réagit physiquement.
Reconnaître les symptômes précurseurs d’un burn out
Si l’épuisement est un état caractéristique du burn out, ce syndrome s’avère en réalité plus complexe. Le burn out peut ainsi se manifester cumulativement de quatre manières sur l’individu qui en est victime, à savoir :
- Par des symptômes émotionnels : l’individu se sent épuisé, ce qui entraîne un sentiment de perte de contrôle pouvant se manifester émotionnellement par des peurs mal définies et des tensions nerveuses. Il peut également être question d’humeur triste, voire même d’un cruel manque d’entrain ou encore une dépression. De ce fait, l’individu peut être irritable, tendu, hyperémotif, ou bien ne manifester aucune émotion.
- Par des symptômes physiques, qui sont les plus fréquents : On note davantage de troubles du sommeil, une fatigue chronique due à un sommeil qui n’est plus réparateur et des tensions musculaires avec des douleurs rachidiennes au niveau du dos et de la nuque. Il peut également s’agir d’une prise ou d’une perte soudaine de poids accompagnée par des maux de tête, des nausées et des vertiges.
- Par des symptômes cognitifs : le burnout a des répercussions sur les capacités de traitement de l’information dont dispose l’individu. Il peut ainsi être question de diminution de la concentration, de difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois mais aussi à prendre des décisions. En parallèle, les erreurs mineures, fautes et oublis sont également constatés.
- Par des symptômes comportementaux : l’individu peut être amené à se replier sur soi, à s’isoler socialement, ou à avoir un comportement agressif voire violent. Cela peut traduire une chute de sa tolérance à la frustration qu’il ressent professionnellement et engendrer une baisse de l’empathie. Il n’est pas exclu que l’individu puisse éprouver du ressentiment et de l’hostilité à l’égard de ses collaborateurs s’il vient à se sentir au cœur d’une situation inextricable.
Les impacts du burn out
Le burn out est aujourd’hui considéré comme le mal professionnel de notre siècle et vient avec son lot de conséquences.
L’impact du burn out sur le salarié
Le burn out peut non seulement impacter l’état de santé d’un individu tout comme le montre la variété de symptômes cités plus haut, mais également sa vie sociale, familiale et affective. Cette maladie professionnelle peut même aboutir à une dépression sévère. En effet, un niveau de stress chronique entraîne une perturbation des régulations hormonales due à une production permanente d’adrénaline et de cortisol. Cela peut être la cause d’autres affections ou maladies organiques.
Ainsi, une personne plus vulnérable peut plus facilement s’orienter vers la toxicomanie ou des troubles du comportement alimentaire comme la boulimie ou au contraire l’anorexie. Le risque de tentation au suicide est quant à lui extrêmement élevé si le patient n’est pas suivi par un médecin. Tout cela peut perturber la vie de famille d’un individu et de son entourage.
De plus, un arrêt de travail pour burn out peut induire à la dégradation de la situation financière (coût de certains traitements et perte de salaire). Il est donc essentiel pour un professionnel de faire le bon diagnostic et de proposer une prise en charge personnalisée par un médecin.
L’impact du burn out d’un salarié sur son entreprise
Le burn out a également des conséquences indirectes sur l’organisation d’un salarié qui en est victime. Cela implique tout d’abord une baisse de productivité par son manque d’entrain ou son absentéisme qui sont généralement de longue durée. Cela peut vite coûter cher à l’organisation.
Dans le pire des scénarios, le burn out peut conduire jusqu’à l’incapacité totale de travail après plusieurs arrêts de travail, voire même jusqu’à un changement radical d’orientation professionnelle, soit la privation d’un employé. Il s’agit donc d’un véritable enjeu économique pour les organisations, puisque d’après l’INRS, le coût social du stress professionnel serait estimé entre 2 et 3 milliards d’euros.
Par ailleurs, le salarié en arrêt maladie prolongé en raison d’un burn-out sera protégé contre le licenciement (Cass. soc. 13 mars 2013, n° 11-22082).
Burn out : que faire pour en sortir ?
Si le burn out n’est pas une fatalité, plus cet état d’épuisement est installé et plus il est long d’y remédier. Voici quelques solutions qui peuvent aider à en sortir.
Du côté du salarié
La prise en charge du burn out doit s’organiser en plusieurs étapes. Le premier pas vers la guérison est l’acceptation, car les victimes de burn out sont souvent dans le déni. Dans ce cas, l’éloignement temporaire du travail par le biais d’une prescription d’arrêt par un médecin est souvent indispensable, permettant repos, prise de recul et reconstitution des ressources internes. Cependant, cela n’est pas toujours suffisant.
La deuxième étape consiste à la reconstruction identitaire par le biais d’une psychothérapie. Si le burn out n’est traité qu’en surface, les vrais problèmes qui n’ont pas été réglés finiront par refaire surface avec la possibilité qu’ils s’aggravent avec le temps. Au même titre que la dépression, le burnout se soigne à l’aide d’une thérapie professionnelle qui vise à aider le salarié à voir la lumière au bout du tunnel.
À l’aide de différents traitements, notamment l’approche Cognitivo-Comportementale (TCC) ou Interpersonnelle (TIP), la personne est amenée à effectuer un travail sur soi afin de déterminer la source réelle de son état dépressif et de son épuisement au travail.
En effet, la thérapie pour individus souffrant de burn out vise à leur permettre de reprendre le contrôle de leur vie et de leurs sentiments et à leur permettre d’atteindre un sain équilibre dans toutes les sphères de leur vie. Lorsque cette mission sera accomplie, les victimes de burn out seront plus aptes à affronter les différentes difficultés qui les attendent tous les jours au travail.
La dernière étape consiste à l’aide à la reprise du travail et à l’accompagnement à un nouveau projet professionnel afin de prévenir la nouvelle apparition de symptômes.
Du côté de l’organisation
En France, la loi du travail est assez claire, notamment depuis la mise en vigueur de la loi Rebsamen de 2015, qui a introduit la reconnaissance de l’épuisement professionnel, au même titre que toute autre pathologie psychique, comme une maladie d’origine professionnelle. Un employeur a l’obligation de garantir la santé et la sécurité de ses employés au sein de son organisation et doit prévenir les risques psychosociaux. Certaines actions doivent donc être mises en place si vous constatez que l’un de vos salariés se trouve dans une situation de détresse physique et psychologique et qu’il encourt un risque de burn out professionnel.
Au sein de l’entreprise, des ateliers de prévention à propos de la gestion des conflits et du stress, l’apprentissage de techniques de relaxation ou des séances de formation au décèlement du harcèlement moral peuvent être programmés, car le burn out résulte bien souvent d’un problème de management.
Un employeur peut également inviter ses salariés à effectuer en ligne le test de Maslach, qui est un test de référence utilisé par les médecins pour évaluer si un individu souffre du syndrome d’épuisement professionnel, avant d’obtenir un diagnostic par un professionnel.
En cas de signes de burnout, l’employeur doit au plus vite chercher à comprendre la situation et questionner le collaborateur. Ensemble, le manager et le managé doivent identifier les problèmes et définir des solutions pour remotiver le collaborateur et l’aider à reprendre confiance en lui. Il peut alors mettre en place des questionnaires afin d’identifier plus facilement une personne présentant ce syndrome et agir rapidement.
Comment Qualtrics peut vous aider à prévenir l’apparition de burn out
Lorsqu’une organisation intègre le bien-être dans sa culture en tant que norme, les employés sont plus enclins à prendre soin de leur santé physique et mentale et à s’exprimer lorsque quelque chose ne va pas.
Avec une plateforme de gestion de l’expérience telle que Qualtrics Employee XM, vous serez en mesure de déterminer, à partir des réponses aux enquêtes RH de satisfaction du personnel, comment vos employés se sentent, et de détecter les premiers symptômes du syndrome d’épuisement professionnel pour être prêts à agir en conséquence.
De plus, en combinant vos données opérationnelles (O data) et vos données d’expérience (X data), vous serez également en mesure de détecter des signes d’épuisement professionnel notamment via l’absentéisme, la rotation du personnel, de la satisfaction client et l’engagement des employés.
Dans ce sens, la combinaison des O-data et X-data vous donne une vue plus globale de votre organisation afin que vous puissiez intervenir et résoudre les problèmes avant qu’ils n’épuisent vos employés.
“Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras plus jamais à travailler un seul jour de ta vie”.
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